Table des matières
La luminothérapie repose sur l’émission de lumière par un dispositif fixe ou portatif qui va pénétrer dans l’œil pour atteindre la rétine puis les voies centrales de régulation de l’horloge circadienne, c’est-à-dire le mécanisme jour/nuit et veille/sommeil, dans le cerveau.
La luminothérapie va permettre de resynchroniser les rythmes circadiens (veille-jour/sommeil-nuit) perturbés et de restaurer la sécrétion de neurotransmetteurs impliqués dans l’horloge circadienne mais également dans la régulation du sommeil, de l’éveil, ainsi que dans certaines maladies neuropsychiatriques comme le trouble dépressif majeur ou le trouble affectif saisonnier.
Ces neurotransmetteurs qui sont des composés chimiques libérés par des neurones et agissant sur d’autres neurones et qui ont donc un rôle de transmission d’information, sont principalement la mélatonine, la sérotonine, la dopamine.
La luminothérapie permet également de restaurer la sécrétion d’hormones endocriniennes comme le cortisol.
Les rythmes circadiens
Les rythmes circadiens permettent l’alternance veille-sommeil et sont sous le contrôle de l’horloge interne ou « générateur rythmique endogène » qui se trouve dans le noyau suprachiasmatique de l’hypothalamus dans le cerveau.
La période circadienne chez l’homme dure en moyenne 24 heures. Ce rythme est synchronisé par différents marqueurs de temps externes dont le plus important est la lumière du jour. Celle-ci pénètre dans l’œil puis est absorbée par la rétine et notamment par les cellules ganglionnaires rétiniennes intrinsèques photosensibles qui vont se projeter sur le noyau suprachiasmatique et former la voie rétino-hypothalamique.
Cette voie permet la régulation des rythmes circadiens et les cellules du noyau suprachiasmatique sont à l’origine des modifications circadiennes des sécrétions hormonales comme les corticoïdes, des neurotransmetteurs comme la mélatonine, de la température centrale, et du rythme veille-sommeil.
Principe de la luminothérapie
La luminothérapie génère l’émission de faisceaux lumineux qui vont pénétrer dans l’œil pour atteindre la rétine et plus particulièrement la couche des cellules ganglionnaires rétiniennes intrinsèques photosensibles. Sous l’effet de la lumière, les horloges circadiennes rétiniennes et centrales (du cerveau) vont alors se resynchroniser selon le rythme de la période circadienne (24 heures chez l’homme).
La libération de neurotransmetteurs et d’hormones endocrines va alors être régulée selon le rythme veille-sommeil.
Ainsi, pendant la période diurne, la luminothérapie va favoriser la sécrétion de sérotonine, dopamine et cortisol et inhiber la libération de mélatonine.
Pendant la période nocturne, elle va favoriser la sécrétion de mélatonine et inhiber la libération de sérotonine, dopamine et cortisol.
La luminothérapie va ainsi permettre de lutter contre les désordres des rythmes circadiens en permettant leur resynchronisation mais va également favoriser le rétablissement du fonctionnement de la libération de neurotransmetteurs et d’hormones endocrines.
Les différentes lampes de luminothérapie
Les lampes de luminothérapie émettent une lumière blanche se rapprochant du spectre lumineux solaire. Cette lumière peut être enrichie avec des couleurs de longueurs d’ondes différentes, comme par exemple le bleu qui possède une longueur d’onde à 468 nm. Cette longueur d’onde serait celle qui active le plus les photorécepteurs impliqués dans les rythmes circadiens.
Les lampes fixes émettent une lumière blanche dont l’éclairement lumineux est d’environ 10 000 lux soit une température de couleur de la lumière de 4000 K.
Il existe aujourd’hui des dispositifs portables de luminothérapie qui ont l’avantage d’être portatifs et de permettre la poursuite des activités quotidiennes. Ces dispositifs portés comme une paire de lunettes émettent une lumière d’environ 1000 lux qui est enrichie en bleu.
Quelle sont les indications de la luminothérapie ?
La perturbation des rythmes circadiens a été évoquée comme cause ou « étiologie » en terme médical à un certain nombre de troubles -troubles du sommeil (sommeil et troubles bip), trouble affectif saisonnier, trouble dépressif majeur – ou impliqués dans la physiopathologie de ces troubles.
La luminothérapie est donc recommandée et efficace dans la régulation des rythmes circadiens, les troubles du sommeil et les états de fatigue.
Elle est également indiquée, seule ou en association à des traitements pharmacologiques dans le traitement de plusieurs troubles psychiatriques comme le trouble affectif saisonnier, le trouble dépressif majeur, le trouble dépressif du trouble bipolaire mais également dans la restauration des performances cognitives.
Comment utiliser la luminothérapie ?
La luminothérapie s’utilise en une séance par jour, le matin, le plus tôt possible après le réveil, entre 7 heures et 9 heures de préférence, pendant 20 à 30 minutes, à 30-40 cm de distance du dispositif de luminothérapie.
Les premiers effets bénéfiques, notamment sur le niveau d’énergie mais également sur les rythmes circadiens veille-sommeil, sont ressentis après quelques jours d’utilisation.
La luminothérapie est un traitement sûr, bien toléré, non pharmacologique, qui peut être utilisé seul ou en combinaison avec des médicaments.
Cette technique, comme toutes les thérapeutiques, peut néanmoins engendrer des effets indésirables.
Parmi les principaux effets décrits et non exhaustifs, on retrouve des céphalées, des troubles digestifs –nausées, vomissements-, des troubles du sommeil, des modifications de l’appétit, une anxiété, une irritabilité