Près de 20 % de la population générale souffrirait de phobie de toutes sortes, un trouble qui trop souvent prête à sourire et qui est mal soigné. Pourtant, les phobies entraînent une véritable souffrance, pouvant se compliquer de dépression ou de burn-out, et constituant un handicap parfois majeur. À côté des phobies dites « spécifiques » ou « simples », qui concernent un domaine bien circonscrit, comme par exemple la peur d’un certain type d’objet, d’animal ou de situation, existent des phobies dites « complexes », comme la phobie sociale ou l’agoraphobie, qui touchent tout un ensemble de situations courantes. Passant trop souvent inaperçues aux yeux de ceux qui en souffrent (en raison des évitements qu’elles provoquent) et aux yeux des professionnels (qui les négligent), elles entravent péniblement la vie quotidienne en dressant de multiples obstacles.
Le trouble obsessionnel-compulsif concerne quant à lui près d’un million de personnes en France. Ce trouble qui associe des obsessions (une idée absurde qu’on ne parvient pas à chasser de son esprit) et des compulsions (un acte qu’on ne peut s’empêcher d’accomplir et qui soulage à court terme l’obsession) est en apparence mieux connu de la population. C’est l’une des 10 pathologies reconnues préoccupantes pour le XXIème siècle, par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Pourtant, les personnes qui bénéficient de soins précoces et spécifiques, en particulier psychothérapeutiques, sont encore trop peu nombreuses. Parmi elles, les obsédés de la propreté s’épuiseront dans des lavages interminables et imposeront des rites de propreté contraignants pour eux-mêmes et leur entourage. Les vérificateurs n’en finiront pas de vérifier toutes sortes de situations…
Phobies et TOC ont en commun la peur et l’évitement : la personne souffrant de phobie craint quelque chose qui pourrait lui arriver, tandis que celle souffrant de TOC craint quelque chose qu’elle pourrait commettre, notamment un acte qui pourrait porter préjudice à autrui. Certains médicaments, en particulier les antidépresseurs, soulagent l’un et l’autre. Tous deux peuvent se soigner par des méthodes psychothérapeutiques adaptées, comme les thérapies cognitivo-comportementales, ou encore, par la pratique d’intentions paradoxales, une méthode encore peu connue en France, mise au point par le psychiatre Viktor Frankl.
Les soins ne doivent pas attendre plusieurs années d’évolution pour être mis en place. Le principe de l’intention paradoxale est simple : apprendre à souhaiter ce qui fait peur, ce qui bloque puissamment l’angoisse, à condition d’être entièrement tourné vers ce désir paradoxal. Souhaiter sa peur est paradoxal, illogique, et nécessite un apprentissage. Ce livre constitue un véritable parcours de soins pour ceux qui souffre de l’un de ces troubles et qui veulent s’en sortir. Les professionnels auront également à cœur de se plonger dans l’univers des paradoxes pour apprendre à soulager ces symptômes invalidants.
L’auteur présente le psychiatre qui a mis au point la méthode de l’intention paradoxale, Viktor Frankl, et la psychothérapie qu’il a développé, la logothérapie. Il explique en détail la méthode pour se soigner, donne des informations utiles sur les troubles phobiques et les TOC, fournit de nombreux exemples cliniques, et met en garde sur les contre-indications de la méthode et ses limites. Il entraîne le lecteur dans un parcours de soin organisé qui l’amène à identifier avec précision les symptômes dont il souffre, à mettre au point lui-même ses « intentions paradoxales » (grâce à un outil rigoureux), puis à s’exercer, avant de soigner son trouble en situation réelle et de suivre au fur et à mesure ses progrès.
Dans un style clair, vivant et empathique, il accompagne le lecteur-patient comme s’il était face à son thérapeute. L’ouvrage s’adresse aussi aux professionnels désireux de connaître cette méthode psychothérapeutique. Ceux-ci s’immergeront dans le processus thérapeutique au fil de la lecture de l’ouvrage et pourront acquérir les principales bases de la méthode de soin.