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Psycho

Le Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité (TDAH) chez l’enfant et l’adolescent : conseils aux parents pour les devoirs

Chez l’enfant et l’adolescent, les troubles « hyperkinétiques » (c’est-à-dire d’hyperactivité motrice) et plus précisément le « trouble déficit de l’attention/hyperactivité » (TDAH) constitue le trouble psychique le plus répandu. Ces troubles comptent parmi les causes de consultations les plus courantes en pédopsychiatrie, en psychothérapie d’enfants et en pédiatrie. Le TDAH peut également persister à l’âge adulte (le TDAH chez l’adulte).

Le TDAH se caractérise par des problèmes d’inattention, d’hyperactivité et/ou d’impulsivité qui vont être présents chez l’enfant et qui vont persister dans le temps. Il faut en effet ces symptômes (inattention et/ou hyperactivité et impulsivité) soient présents depuis plus de six mois pour que l’on puisse parler d´un « trouble déficit de l’attention/hyperactivité » (TDAH).

De même, on ne va parler de TDAH chez l’enfant que si son comportement et plus précisément son inattention et/ou son hyperactivité, et son impulsivité ne sont pas adaptées à ce que l’on attend en général d’un enfant de son âge. En effet, on ne peut pas demander, ni s’attendre à la même capacité d’attention et de maîtrise de son impulsivité chez un enfant de 3, 6, 12 ou 15 ans. Et les parents, éducateurs et enseignants n’ont d’ailleurs pas les mêmes attentes et demandes en fonction des différents âges de l’enfant. Ce sont des compétences qui s’apprennent et se développent avec le temps et la maturité de l’enfant. Et il est par exemple tout à fait normal qu’un enfant de maternelle ait du mal à rester assis et concentré en classe pendant un trop long laps de temps. Mais cela peut devenir plus problématique s’il n’est toujours pas capable de le faire à l’âge de l’école primaire et plus encore à l’âge du collège. Le TDAH se caractérise par un stade de développement des trois symptômes principaux, c’est-à-dire de l’attention, de l’impulsivité et de l’activité, anormal par rapport à l’âge de l’enfant.

Un trouble avec des conséquences importantes sur la vie de l’enfant et de son entourage

Enfin, on ne pourra pas parler de TDHA, si le trouble n’affecte pas le bon fonctionnement et la qualité de vie de l’enfant et de son entourage dans au moins deux domaines importants de son existence, par exemple le domaine familial, le domaine relationnel, le domaine scolaire et celui des activités de loisirs.

En effet, ce trouble provoque des dysfonctionnements dans la vie quotidienne et a donc un réel « retentissement fonctionnel ». On va entendre par là qu’il affecte la qualité de vie de l’enfant et des personnes qui l’entoure. Ces perturbations vont rendre difficiles les relations avec les parents, mais aussi celles avec les amis et camarades ainsi que celles avec les professeurs. Elles peuvent dégrader également l’image de soi et l’estime de soi de l’enfant pour lui-même. Elles peuvent de plus et c’est souvent le cas, dès l’âge de l’école primaire, mettre l’enfant dans une situation d’échec scolaire et de refus du système scolaire.

Il est donc important d’intervenir précocement et de consulter son médecin, pédiatre ou pédopsychiatre en cas de doute pour être bien orienté et bien pris en charge.

Si dès le plus jeune âge, les symptômes sont déjà présents et problématiques pour les enfants et les familles. Avec l’entrée de l’enfant dans la scolarité, ils vont s’accentuer.

Nous n’allons pas ici faire le tour de toutes les difficultés qui se posent à ce moment-là de la vie de l’enfant, mais essayer de donner quelques pistes, pour les parents et adultes proches afin de faciliter le moment difficile pour tous, le soir au retour de l’école et du travail, qu’est celui des devoirs et de leur bonne réalisation.

Il faut bien garder à l’esprit que les difficultés scolaires -et particulièrement celles qui sont liées à la bonne réalisation des devoirs et à leur réalisation tout court- résultent des symptômes principaux du TDAH :

L’hyperactivité qui se caractérise par une agitation forte et un excès de mouvements ne peut qu’interférer avec ce qui est nécessaire pour les devoirs, par exemple rester assis sur place.

L’inattention inclut des problèmes dans l´attention prolongée (sur des périodes longues, il peut être difficile de maintenir son attention) et dans l’attention sélective (elle nécessite une réaction rapide et adéquate aux stimuli pertinents et une indifférence aux stimuli non-pertinents). Les processus de l’attention constituent une condition préalable indispensable pour pouvoir répondre aux exigences des devoirs. En même temps, l’attention interagit avec la motivation de l’enfant. La motivation est le phénomène qui va permettre d’établir des liens de préférence, d’aversion ou de désintérêt avec certaines situations comme les devoirs. Il est important de tenir compte du rapport entre les facteurs de motivation et le déficit de l’attention. Nous fonctionnons tous ainsi, lorsque nous sommes motivés par une certaine tâche, la conséquence est que nous arrivons plus facilement à maintenir notre attention.

L´impulsivité qui est le troisième symptôme de ce trouble, se traduit par une incapacité d‘attendre et de repousser ses besoins et une faible capacité à accepter les frustrations, et pousse à agir sans réfléchir.

Les difficultés scolaires résultent en plus du fait que les enfants atteints de TDAH présentent également des risques plus élevés de souffrir aussi de troubles spécifiques des apprentissages scolaires (10 à 40 % d’entre eux). Des études montrent que le développement du langage est retardé, que l’expression peut être altérée et que des troubles de la lecture et de l’orthographe (« dyslexie » et « dysorthographie ») ainsi que des troubles du calcul (« dyscalculie ») sont associés avec le TDAH.

La situation des devoirs représente donc bien un des défis les plus difficiles auxquels les parents sont confrontés.

Il faut penser que dans un premier temps, les devoirs ne commencent pas à la maison mais bel et bien à l’école.

Ils devraient être abordés à l’école de telle manière que chaque enfant sache ce qu’il doit faire à la maison. Il parait judicieux d’investir plus de temps et d’efforts à la préparation et à la notation des devoirs pour les enfants atteints du TDAH, car ils oublient fréquemment les énoncés ou les mémorisent mal. Les devoirs doivent toujours être notés en classe au même moment et selon le même schéma. Si possible, il est conseillé aux enseignants de contrôler la bonne rédaction des énoncés.

C’est après cette première étape que les parents vont pouvoir prendre le relai à la maison. Un déroulement structuré de la réalisation des devoirs, suivant un schéma précis, sera également nécessaire à la maison. Les méthodes suivantes peuvent s’avérer particulièrement pertinentes dans ce contexte :

Attention : si l’on veut mettre toutes les chances de son côté, il est important d’arriver à mettre en place au préalable un cadre bienveillant et respectueux entre tous les intéressés, parents, enfant et adultes concernés.

  • Dans un premier temps, on va définir ensemble des horaires pour les devoirs (une demi-heure après le goûter par exemple) ;
  • Puis on va définir un lieu. Il est vivement conseillé de ne laisser sur la table que ce qui est nécessaire afin de permettre à l’enfant une meilleure concentration et de ne pas lui offrir de sources supplémentaires de distractions (éviter les stimuli parasites).
  • De même, il convient de ne pas laisser l´enfant jouer à des jeux vidéo avant les devoirs. Cela ne peut que réduire sa motivation à commencer les devoirs et à se concentrer sur eux.
  • Quant aux devoirs eux-mêmes et pour faciliter le travail à l’enfant, il va être important de fragmenter les tâches longues en étapes courtes, de donner une seule tâche à la fois et de laisser reformuler la tâche par l´enfant.
  • Les devoirs seront bien sûr adaptés à l’âge et au stade de développement de l’enfant. Il faudrait prévoir une durée à partir de laquelle l’enfant aurait droit à une courte pause récréative si les devoirs devaient prendre plus de temps.
  • L’enfant doit être amené à travailler de manière responsable et autonome (en fonction de l´âge de ce dernier). Par exemple : dans le cas où il aurait oublié de noter les devoirs, il doit être capable de se renseigner lui-même auprès de l’un de ses camarades.
  • S’il est important que les parents ne restent pas assis à côté de l’enfant tout au long de la réalisation des devoirs, il est tout de même recommandé se tenir à proximité de lui afin de contrôler son comportement et de le motiver à poursuivre le travail.
  • L’enfant doit apprendre aussi à s’occuper et à gérer tout ce qui pourrait le mener à des interruptions avant de commencer ses devoirs, comme par exemple aller au toilette ou aller boire. L’adulte peut aussi lui suggérer systématiquement de le faire avant.
  • Chaque fois que l’enfant termine une étape, il est bon que l’adulte le félicite directement afin de renforcer positivement chaque effort fourni et réussite.
  • Il est également important que les parents aient à l’esprit ce que l’enfant doit faire, qu’ils lui laissent choisir ce par quoi il aimerait commencer et si nécessaire, lui apportent leur aide. Cela ne signifie pas qu’ils doivent résoudre certains problèmes à la place de leur enfant, mais plutôt lui indiquer la méthode à suivre et lui transmettre quelques stratégies.
  • Pour finir, on pourrait mettre en place avec l´enfant une fiche ou procédure d’auto-évaluation de la situation des devoirs et de son comportement une fois les devoirs terminés. Si l’enfant a pu les faire dans le temps imparti et sans incident, il est important de le féliciter. Même si seuls quelques exercices ont été résolus correctement, il faudrait le noter et le valoriser.
  • Enfin on pourra mettre en place des rituels de clôture des devoirs, comme par exemple, dès la fin des devoirs et avant d’aller jouer ou se reposer, on pourrait préparer ensemble le matériel scolaire pour le lendemain.

Il est important de rappeler que l’objectif de ce petit texte est de fournir des informations sur le trouble TDAH et des pistes utiles aux parents pour le moment difficile des devoirs. Il ne permettra cependant pas de poser le diagnostic vous-même, ni de traiter d´une manière isolée la maladie ou ses conséquences sur la scolarité de votre enfant. Ceci est le travail des professionnels de santé que vous serez amenés à rencontrer et avec lesquels vous serez amenés à travailler dans le cadre d’une prise en charge multimodale (c’est-à-dire qui va considérer l’ensemble des problèmes et essayer en même temps d’apporter plusieurs types de réponses) qui est à notre sens le type de prise en charge le plus efficace.

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