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La proportion des femmes contractant une infection urinaire au cours de la grossesse varie selon les estimations de 1 à 2%. Si ce chiffre n’est pas significativement différent du reste des femmes, le risque de complications en cas de survenue est plus élevé et justifie un suivi et une vigilance accrue.
Ce que change la grossesse
La grossesse va affecter l’appareil urinaire de plusieurs manières:
- Modification de la composition de l’urine: au cours de la grossesse, particulièrement au cours des deux derniers trimestres, les reins de la mère sont fortement sollicités et l’urine produite va être à la fois moins acide et plus riche en éléments nutritifs. Ce qui va favoriser une éventuelle prolifération bactérienne.
- Évacuation incomplète de l’urine : l’utérus en grossissant peut gêner ou empêcher la vidange complète de la vessie.
- Reflux vésico-urétéral : il s’agit du reflux de l’urine depuis la vessie (vésico…) vers les uretères et les reins ( urétéral..) provoqué par les mouvements du bébé aux deuxième et troisième trimestres. Si la vessie subit une infection, l’urine contaminée peut remonter jusqu’au rein et provoquer une infection plus sévère appelée pyélonéphrite.
Quel est le risque de contracter une infection urinaire?
La présence de bactéries au sein de l’appareil urinaire – la bactériurie- est un phénomène relativement fréquent. Près d’une femme sur sept en est affectée au cours de la grossesse. En dehors de la grossesse, cette contamination va passer généralement inaperçue et être éliminée par l’organisme avant même de provoquer l’apparition de symptômes. On parle ainsi de bactériurie asymptomatique. Mais tout change avec la grossesse:
- Hors grossesse: seuls 1 à 2% des cas de bactériurie asymptomatique vont évoluer vers une infection des reins (pyélonéphrite).
- Pendant la grossesse: une évolution vers la pyélonéphrite est observée dans 40 à 60% des cas.
- Les risques de pyélonéphrite sont beaucoup plus élevés au deuxième et troisième trimestre en raison du poids de l’utérus et des mouvements du bébé.
Il est impératif d’informer votre médecin que vous êtes enceinte afin d’éviter la prescription d’antibiotiques à risque.
Symptômes
Les femmes enceintes ressentent les mêmes symptômes que les autres femmes, mais avec un degré d’intensité moins élevé. Les signes de l’infection peuvent ainsi plus facilement passer inaperçus ou être confondus avec des manifestations normales de la grossesse.
Diagnostic
Le diagnostic peut être posé par un médecin généraliste. Il repose sur un questionnaire sur les symptômes ressentis et les circonstances de leur apparition.
- Un test par bandelette urinaire est recommandé. Il permet d’éviter la prescription d’un traitement inutile.
- Un ECBU sera systématiquement prescrit. Il permettra un éventuel ajustement du traitement.
Quel risque en cas d’infection urinaire?
- Bactériurie : une bactériurie n’aura par elle-même aucune conséquence sur le déroulement de la grossesse. Elle doit toutefois être traitée pour éviter le risque d’une évolution vers une pyélonéphrite
- Cystite:une cystite (infection de la vessie) n’aura pas de conséquence si elle est traitée rapidement et qu’elle n’entraîne pas de fièvre.
- Pyélonéphrite: une pyélonéphrite doit être traitée en urgence. La fièvre et la forte réponse immunitaire qu’elle provoque peuvent avoir des conséquences sérieuses sur le déroulement de la grossesse avec un risque élevé d’accouchement prématuré.
Prévention
Les règles d’hygiène visant à réduire le risque d’apparition ou de récidive d’infection urinaire sont les mêmes que pour les autres femmes: